Parlons un peu de Steampunk

par Marion Rignault 27 août 2021

« Le steampunk est un genre qui imagine jusqu’à quel point le passé aurait pu être différent si le futur était arrivé plus tôt. » Douglas Fetherling

Si les univers de la fantasy, du fantastique ou encore de la science-fiction émulsionnent aisément notre esprit, déployant une multitude d’images et de références, il n’en est pas forcément de même pour le genre si particulier du steampunk. Sitôt le mot prononcé, il n’est pas rare d’affronter un regard interrogateur voire perplexe, suivi presque aussitôt d’un : « Le steamquoi ? »

Nous allons voir aujourd’hui que la réponse n’est pas nécessairement si évidente tant les définitions divergent et évoluent au cœur de ce genre en plein mouvement. Toutefois, si nous devions lui offrir une explication plus triviale, nous pourrions parler de futur dans le passé ; soit de rétrofutur. Il faut lui reconnaître une existence toute nouvelle puisqu’il est possible de situer les débuts de la littérature steampunk aux années 1987. Si Jules Verne semblait avoir bien planté le décor d’un progrès technologique implanté dans le passé, c’est l’auteur Kevin Jeter qui donne naissance au terme steampunk (« punk à vapeur »). Il l’utilise pour définir les différents récits qu’il écrit pour tourner en dérision le cyberpunk (1984). Mais ce qui ne devait être qu’une simple plaisanterie entre auteurs de l’imaginaire est devenu un genre à part entière !

Le Nautilus de Jules Verne - Affiche du film de Kirk Douglas et James Mason 20 000 lieues sous les mers,1954

Le steampunk s’illustre donc comme une ode à l’ère industrielle et situe ses histoires au XIXème siècle ou tout début du XXème siècle au milieu des robes en taffetas, des chapeaux haut-de-forme et des calèches. Mais attention, au milieu de toute cette foule des siècles passés, vous pourriez croiser des automates sur votre chemin ou des aéronefs dans le ciel. Aucune limite à l’imagination tant que cela fonctionne à la précieuse vapeur !

Ainsi, le steampunk pourrait presque être qualifié de sous-genre de la science-fiction si son ancrage dans le passé n’était pas si prenant. Néanmoins, il est possible pour tous de s’accorder sur le fait que ce genre littéraire est une uchronie qui a repoussé les barrières du livre pour s’inviter dans les jeux vidéo, la mode, le cinéma, le dessin et la musique…

Hayao Miyazaki - Le château ambulant, 2004

Le steampunk s’illustre comme un genre si codifié que les auteurs sont nombreux à prendre des libertés sur les adaptations du genre. Aussi n’était-il pas rare de croiser une multitude de sous-genres comme le proto-steampunk par exemple.

Aussi allons-nous nous contenter de vous offrir la propre définition du steampunk par les Titanides ! Plus qu’un récit relatant des chroniques d’un futur antérieur, nous voulons rattacher ce genre à part entière aux lectures de l’imaginaire. Ainsi ne serait-il pas improbable de croiser gnomes, fées ou nains au sein de ces univers extraordinaires. De plus, la thématique de l’ère industrielle inhérente à ce genre permet de créer une première amorce de réflexion autour du travail à la chaîne, de la lutte des classes et même de la pollution afin de démystifier une époque victorienne fantasmée. Nous souhaitons explorer des récits qui nous confrontent à notre rapport au progrès et à l’automatisation humaine. En soi, des problématiques en avance sur leur temps… comme le steampunk.

Du moins, Theia y veillera…