Parlons un peu de Fantasy
La fantasy, c’est le saut de la foi dans l’intangible et l’incroyable, une invasion en des terres inexplorées et des épopées inattendues, c’est repousser les barrières du réel pour se jeter, éperdu, dans les bras de l’imaginaire.
La fantasy telle que nous la connaissons aujourd’hui nous évoque de nombreuses œuvres et d’innombrables univers. Elle nous replonge avec délectations sur les sentiers fleuris et prospères de la Comté, nous amène sur les terres mythiques de la geste arthurienne ou nous projette en des territoires plus hostiles semblables à Westeros (abonnée aux régicides sanglants).
Cette incontestable littérature de l’imaginaire nous incite au voyage extraordinaire et à l’aventure, tantôt en de sombres paysages ou vers des lieux enchanteurs.
Mais d’où nous vient ce genre si particulier de la fantasy et où trouve-t-il sa racine sémantique ?
Il faut tout d’abord reconnaître au terme « fantasy » une origine récente puisque nous le traduisons de l’anglais qui signifie « imagination ». Néanmoins, les occurrences linguistiques nous ramènent à une étymologie plus ancienne tirée de l’ancien français « fantasier », verbe qui signifie aussi bien « rêver » que « imaginer ». Des racines récentes qui marquent une appartenance formelle à l’irréel et l’intangible.
Les premières œuvres pouvant être attribuées au genre de la fantasy sont les romans de chevalerie qui s’égrainent à partir du milieu du Moyen-Âge, notamment autour du très célèbre cycle des légendes arthuriennes. Les siècles s’écoulent sous les récits chevaleresques jusqu’à ce que le XVIIIème siècle alimente le genre avec des contes de fées. Leur popularité de l’époque est sans conteste grâce à la plume de Charles Perrault, Madame d’Aulnoy ou Hans Christian Andersen.
Lancelot et Guenièvre Herbert Draper
Le genre ne cesse de transmuter au cours des siècles, prenant diverses formes bien que le motif du surnaturel et de la fiction soit l’élément prépondérant de cette littérature spécifique. Aujourd’hui, la fantasy se décline de multiples genres et sous-genres (heroïc fantasy, dark fantasy, high fantasy, urban fantasy, etc.) ; néanmoins toutes ces classifications qui se gravent progressivement dans le paysage littéraire de l’imaginaire se réunissent autour de motifs fondateurs : la présence de la magie ou du surnaturel, la manifestation de créatures fictives, la mise en situation de héros au cœur d’épopées formidables.
Mais la fantasy ne se définit-elle que par une évasion hors du réel ?
Au fil de la création du genre, le prisme héroïque s’est développé essentiellement autour du protagoniste au destin hors du commun. La figure du mentor apparaît alors (tels Gandalf dans Le Seigneur des Anneaux, ou Brom dans Eragon, ou Burrich dans L’Assassin Royal) pour octroyer des valeurs, présenter les lois de ce monde et promouvoir l’importance de certaines vertus. Les récits de fantasy s’approprient les lois de la fiction pour soutenir un propos sur des valeurs fondamentales ou, à défaut de sauver le nôtre, sauvegarder un univers en péril des forces de l’obscur.
Le genre en lui-même s’est tant codifié que certains auteurs n’hésitent pas à détourner ces piliers fondamentaux au profit d’une délicieuse satire de la société comme l’inimitable Terry Pratchett dont nous suivons les pérégrinations fantasques dans Les annales du Disque-Monde.
Les frontières entre la fantasy et le fantastique sont si brumeuses qu’il est parfois difficile de les démêler. Chez les Titanides, nous prenons le parti de prôner notre vision singulière du genre. La fantasy que nous envisageons débute avec la création d’un monde unique, de personnages complets et s’enrichit d’une histoire profonde au service d’idéaux et de valeurs. Cette vision nous pousse à vouloir voir au-delà du récit qui oppose simplement l’idéalisation du bien au mal. Enfin, la voix de l’auteur au travers du prisme de l’imaginaire nous semble essentielle.
Du moins, Mnémosyne y veillera…
Les recommandations des Titanides :
Le Cycle de Chalion - Loïs McMaster Bujold
Chroniques du Monde Émergé - Licia Troisi
Le Cycle des Démons - Peter V. Brett
La Trilogie de l’Empire - Raymond-E. Feist
Hyperion - Dan Simmons
Les Seigneurs des Runes - David Farland
L’Empire Brisé - Mark Lawrence
Le Maître du temps - Louise Cooper
Les Hérauts de Valdemar - Mercedes Lackey
Nightrunner - Lynn Flewelling
Le Livre des Étoiles - Erik L’Homme
La Trilogie du Magicien Noir - Trudi Canavan
La Trilogie des elfes - Jean-Louis Fetjaine
Bibliographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasy
https://www.letemps.ch/culture/dou-vient-fantasy
http://www.lecturejeunesse.org/articles/la-fantasy-historique-et-definition-du-genre/
J’ai tellement hâte de découvrir vos premières publications ❤️
Article très intéressant, complet sans être trop ardu ! Quant aux recommandations je ne peux qu’approuver bien que j’en rajouterai une liste longue comme le bras probablement ahah
À commencer par les romans de James Clemens, Jacqueline Carey ou encore Patrick Rothfuss (côté américain) ou bien Claire Krust, Charlotte Bousquet ou encore Morgan of Glencoe du côté français ;)
Les chroniques du monde émergé ont ravivé des souvenirs d’adolescente ;)
À bientôt,
Enora
Article très intéressant, clair et didactique. Il fait le point sur ce type de littérature.