Entretien avec Enora des Dream-Dream d'une bouquineuse

 

Bonjour Enora, voudrais-tu bien te présenter en quelques lignes ?

Houla quelques lignes, vous ne savez pas à qui vous avez affaire ! I am the Queen of the virgules, périphrases, parenthèses et autres fioritures. J’ai 23 ans et je suis social media manager pour des entreprises littéraires et culturelles (musées, maisons d’édition, auto-édités…). Mais depuis cinq ans je suis aussi blogueuse et bookstagrameuse. Déjà parce que 1) j’aime les livres (mais sinon on se parlerait pas je crois), 2) j’aime écrire (sinon j’aurais déjà fini cette réponse), 3) j’aime la photographie. Et BOUM you met me. 

 

Quelles sont tes littératures de l’imaginaire préférées ?

En premier et above all, la fantasy (et ses sous-genres high fantasy, heroic, dark). C’est par elle que j’ai vraiment commencé (par là je veux dire que j’ai vraiment lu par pur plaisir) alors que je me plongeais dans les romans de mon père : Gemmell, Eddings, Feist. J’ai relu des dizaines de fois La Trilogie des Joyaux, La Trilogie des Périls, ou Le Chant de la Belgariade. Encore aujourd’hui j’ai d’énormes coups de cœur dans ce genre ! 


Plus récemment j’ai découvert aussi la science-fiction, et non pas juste les dystopies, mais de la « vraie » SF, dont mon sous-genre favoris est le space opera : la découverte de planètes, d’autres espèces, le vivre ensemble, il y a quelque chose d’à la fois terrifiant et fascinant à l’idée de ne pas être seuls dans l’univers. 


J’ai aussi une appétence pour le steampunk (il faut dire que je possède plusieurs montres à gousset et objets en cuivre et laiton chez moi), mais il est toujours mêlé d’autres choses. Quant à l’horreur j’aime surtout les romans d’épouvante, un peu creepy mais mâtinés de fantastique. 

 

Lady Helen et le Club des Mauvais jours de Alison Goodman - Les dream-dream d’une bouquineuse


Qu’est-ce que tu recherches quand tu ouvres un livre des littératures de l’imaginaire ?

Une évasion et une autre lecture du monde. 

Commençons par la lecture du monde. J’aime que les romans portent un message, même minuscule, en leur sein, mais je trouve que les littératures dites de l’imaginaire (puisque quelle littérature ne l’est pas finalement, issue de l’imaginaire) permettent un pas de côté (ah Bottero, tu nous manques), qui ouvre notre esprit à d’autres perceptions du monde qui nous entoure, de notre rapport à l’autre. Nous ne sommes plus clivés par nos sociétés dans ces lectures, puisque ces sociétés n’ont rien à voir avec les nôtres (en dehors des dystopies évidemment), et on peut se permettre plus facilement des rêveries, des espoirs, des utopies mais aussi une remise en question de nos principes, valeurs. Nous sommes moins confrontés à notre propre vision qu’à celle de quelqu’un d’autre sur son propre monde… et parfois cela entraîne des réflexions tellement évidentes, inspirantes et clarifiantes du nôtre !

C’est pour ça que je lis quasiment à part égale des romans dits contemporains (que ce soit en jeunesse ou en adulte) et des romans dits d’imaginaire, j’aime que mes lectures se répondent et chercher dans les unes ce que je ne trouve pas dans les autres. 

Mais parce que les romans d’imaginaire m’ont un jour permis de m’échapper de moi-même, de mes propres peurs et douleurs d’enfant, de collégienne plus précisément (ô période honnie), c’est toujours l’évasion qui me vient en premier.

 

Selon toi, qu’est-ce qu’un bon livre des littératures de l’imaginaire ?

Un bon livre de littérature de l’imaginaire c’est d’abord un roman avec un univers, le world building est essentiel à mes yeux. Dont les personnages principaux vont être inspirants et avec une évolution constante au fil des volumes. Un roman qui va poser des questions, passer des messages. 

Mais si vous voulez qu’il soit un coup de cœur il faut aussi aller plus loin. Il est aussi question de plume, de trouver une voix à son héros ou son héroïne, un rythme qui va savoir osciller entre les descriptions du monde, l’introspection d’un héros qui doute, angoisse, frissonne à des scènes d’action cinématographiques. 

Et puis il faut aussi que l’auteur y ait mis ses tripes, tout simplement.

 

Comment choisis-tu tes lectures habituellement ?

Alors… J’ai deux types de lecture : les services de presse que m’envoient des maisons d’édition ; des livres que j’achète. 

Pour les premiers, j’ai repéré depuis longtemps les maisons d’édition à qui je souhaitais faire confiance, pour la qualité de leurs textes, pour leurs auteurs, je ne choisis pas au « buzz », j’évite d’ailleurs même certaines maisons d’édition juste pour ça. Chaque mois, chaque maison d’édition m’envoie ses futures parutions et je choisis celles qui m’intéressent le plus. J’essaye de ne pas abuser de ce dispositif. Les éditeurs nous les envoient gratuitement afin que nous les lisions et les chroniquions, si c’est pour les laisser s’empiler cela n’a pas de sens à mes yeux. 

Pour les seconds c’est pour différentes raisons : je peux en avoir entendu parler sur les réseaux, cela peut être un.e auteur.ice que j’aime beaucoup et dont je vais acheter les ouvrages sans me poser de question, des livres que je veux me procurer depuis longtemps (comme les classiques par exemple que je n’ai pas forcément lus) ou encore, et souvent, à la couverture. Et oui, je suis certes une grande lectrice mais je suis aussi, et surtout, bibliophile et les beaux livres, moi, je craque. 

 

Pumpkin Autumn Challenge 2021 - Les dream-dream d’une bouquineuse

Qu’est-ce que tu attends d’une bonne maison d’édition ?

Qu’elle fasse son travail pour commencer. C’est bête mais le nombre de romans qui paraissent chaque année avec des coquilles plus grosses que moi, c’est terrifiant. Je veux dire, je fais des fautes… mais ce n’est pas mon métier ! Il en va de même pour les phrases tellement alambiquées qu’on y comprend rien évidemment. 

 

J’aime les jolies couv’ mais si c’est juste pour avoir une jolie enveloppe, non merci. 

Une bonne maison d’édition choisit ses textes, elle doit fonctionner au coup de cœur, ok on peut sortir un bouquin un peu « best seller » mais à côté il en faut deux, trois excellents. 

J’attends aussi qu’une bonne maison d’édition rémunère correctement ses auteurs. 


Qu’est-ce que tu attends des éditions des Titanides ?

Tout cela... et parce que je connais Adèle, peut-être encore plus. J’aimerais qu’elle soit à la hauteur de son ambition et qu’elle s’en donne les moyens. Pas grave s’il ne faut sortir que deux titres par an pourvu qu’ils soient beaux, grands, débordants d’imagination, de verve et d’impétuosité. Bon et puis que vous m’éditiez un jour, peut-être.

 

Pourquoi et quand as-tu décidé de devenir bloggeuse/instagrameuse ?

Alors ça… D’abord j’aimerais casser un mythe : je n’ai absolument pas décidé de devenir bloggueuse pour parler aux gens, partager avec eux. Bien sûr maintenant j’adore ça, mais ce n’était absolument pas le but premier ! 

Je suis sûre que ça vous est certainement déjà arrivé de vous dire « zut mais de quoi parlait ce bouquin déjà ? » ou « mince mais j’étais persuadée de l’avoir lu ». Voilà à quelle problématique mon blog était censé répondre. C’était ma mémoire-bibliothèque, mes pense-bêtes. J’ai commencé instagram peu après avoir lancé mon blog parce que j’ai toujours aimé la photographie et l’idée de faire de jolies compositions me plaisaient. 


Nous avons vu les belles mises en scène de livre sur ton blog et ton Instagram. Comment les penses-tu ?

Je les imagine de plein de façons différentes. Parfois il suffit d’un champ, d’une belle lumière et pouf une photo. Mais je fais rarement ce genre de clichés alors que c’est ceux qui prennent le moins de temps ! Non à la place j’étale tout mon matériel par terre ou sur le lit et je fais criser mon compagnon quand il rentre du travail ^^’ 

 

Il y a deux cas de figure en réalité : soit j’ai lu le roman soit je ne l’ai pas lu. Figure numéro 1, je m’inspire tout simplement de ma lecture ! On parlait de lettre, de sang, de temps alors allons mettre des cartes postales chiffonnées, du papier couvert de sang et une montre à gousset. Après je les prends en format carré pour insta et paysage pour le blog, le tour est joué !

Pour ceux que je ne lis pas je m’inspire généralement de la couverture, du résumé qui sont censés refléter le roman en lui-même. Parfois il ne s’agit que d’associations de couleurs toutes bêtes.

 

Agence Lovecraft : Le mal par le mal de Jean-Luc Marcastel - Les dream-dream d’une bouquineuse


Un endroit où on peut te retrouver/te suivre ?

Vous pouvez me retrouver sur plein de plateformes différentes ! ☺

Côté livre : sur mon blog et sa page facebook Les dream-dream d’une bouquineuse, sur l’insta @dream.bookeuse, sur Livraddict ou Babelio @DreamBookeuse 

Côté pro : sur mon site esperluete-communication.com ou sur l’insta @esperluete_communication 

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés